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Gil Avérous, Président de Villes de France, Maire de Châteauroux


Gil Avérous, Président de Villes de France, Maire de Châteauroux


IFBLF - Président de Villes de France, vous êtes à l'écoute des maires de villes médianes faisant face à de nouveaux enjeux. Vélo, vélo électrique, trottinette, borne de recharge pour véhicule électrique... Quels sont leurs défis liés aux nouvelles mobilités ?



Les villes moyennes sont mobilisées depuis de nombreuses années pour le développement de la pratique des mobilités douces.


Nous avons consacré des moyens importants pour favoriser ces usages et les rendre plus confortables et sécurisés.


La crise énergétique et l’importance de développer les modes de transport moins polluants nous incitent d’autant plus à poursuivre la mise en place de différents dispositifs pour favoriser les mobilités douces.


Nous partageons cet objectif avec le Gouvernement qui a lancé en mai dernier son plan vélo.


Ce plan permettra principalement d’investir 2 milliards d’euros pour développer la pratique du vélo, les infrastructures ainsi que la filière économique (2023-2027).


Pour les villes moyennes, l’enjeu de ces nouvelles mobilités est double :

  • Poursuivre le développement « des plan mobilité douce » à l’échelle intercommunale ;

  • et les faire coexister dans l’espace public, sans les opposer, et en assurant la plus grande sécurité de tous.

Le développement de la pratique du vélo ne doit pas se faire au détriment de la voiture.


Dans nos intercommunalités, nous avons des villages ruraux ou péri-urbains où l’utilisation de la voiture est obligatoire au quotidien et ce malgré les efforts réalisés pour développer les transports en commun.


Nous ne devons pas mettre de côté une partie de nos administrés qui ont besoin de leur voiture pour travailler, faire leurs courses, se rendre chez le médecin…


Aussi, nous créons des infrastructures qui permettent de concilier les différents usages pour la sécurité et le confort de tous, en réduisant le minimum de voies par exemple.


La démarche doit être pragmatique et non idéologique.


IFBLF - Comment les collectivités peuvent-elles encourager durablement les habitants à privilégier ces modes de transports alternatifs ?


Nos villes et agglomérations se sont développées autour de l’usage de la voiture.


Nous avons vu s’installer des grandes surfaces en périphéries des villes, des parkings en nombre se créer et des aménagements réalisés spécifiquement pour les automobiles…


Aujourd’hui, il s’agit de créer des infrastructures complémentaires dédiées aux mobilités douces pour permettre au plus grand nombre de nos administrés de se lancer dans une nouvelle pratique de mobilité.


En juin dernier, Villes de France et Transdev ont publié une étude sur la pratique du vélo en ville.


Les résultats de cette étude montrent que pour favoriser l’utilisation du vélo, il faut obligatoirement créer des infrastructures et aider à l’acquisition des équipements.


Dans nos villes, les Maires ont bien compris la nécessité d’accompagner la pratique de ces nouvelles mobilités.


Ils ont ainsi réalisé des pistes cyclables sécurisées, proposé la location longue durée et l’entretien de vélos à faible coût, aider à l’acquisition de vélos à assistance électrique (VAE) ou d’un kit de conversion de vélo classique en VAE, mis à disposition des trottinettes en libre-service, développé les stationnements sécurisés et les arceaux ou encore accompagné la multimodalité.


Nous pouvons aller encore plus loin en développant le véloroute (hors agglomération) qui permettra de connecter nos pistes cyclables à celles d’autres villes et intercommunalités.


Nous devons également favoriser une mobilité multi-usages et multi-pratiques.


Dans nos territoires, la clef du succès est de favoriser l’usage des mobilités douces conjoint à d’autres modes de transports : vélo et bus ou trottinettes et train par exemple avec stationnement en gare possible.


Nous devons laisser le choix à nos concitoyens de décider le matin même du mode de transport qu’ils souhaitent, et ne pas les contraindre à un mode de transport exclusif : le vélo s’il fait beau, le bus quand il pleut ou la voiture quand ils doivent faire une course en revenant du travail par exemple.


IFBLF - Quelques villes abordent ce virage avec agilité ?


Les villes moyennes, je vous le disais, ont d’ores et déjà mis le développement des mobilités douces au cœur de leur politique publique du Transport depuis de nombreuses années.


Pour ne citer que deux exemples, Bourg-en-Bresse et Chambéry ont été classées respectivement 2e et 3e de la catégorie « Villes moyennes » du Baromètre des villes cyclables 2021 par la Fédération française des Usagers de la Bicyclette.


IFBLF - Maire de Châteauroux, quels ont été les grands changements dans votre ville?


A Châteauroux et sur le territoire de Châteauroux Métropole, nous avons lancé un grand plan d’aménagement de pistes cyclables et de sécurisation de voies à destination des mobilités douces.

Depuis 2015, ce sont plus de 57 km de voies dédiées aux mobilités douces qui ont été créées.


Par ailleurs, nous accompagnons financièrement les habitants de Châteauroux Métropole qui veulent acquérir un vélos ou installer un kit électrique sur leur vélo.


En 2022, le montant de cette aide s’est élevé à 100 000 euros.


Ces investissements ajoutés à une politique d’animations régulières pour la valorisation de la pratique du vélo pour tous les publics nous a amené à obtenir en 2023 le label « 3 vélos » décerné par le Tour de France.

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