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Gilles LEPROUST, Association des Maires Ville & Banlieue de France, Maire d'Allonnes

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots

Gilles LEPROUST, Association des Maires Ville & Banlieue de France, Maire d'Allonnes

IFBLF - Les transitions sont multiples et les enjeux importants pour les collectivités, quel regard portez-vous sur le virage que celles-ci doivent opérer dans un délai court ?


Les transitions pour les collectivités donc pour les élu.e.s sont de toutes sortes.


Je commencerai par celles concernant les habitants.


L’habitant de 2023 n’a pas les mêmes demandes, voir exigences qu’il y a deux décennies.


La crise de la politique les a éloignés de leurs élu.e.s.


La demande individuelle prend trop souvent le pas sur l’intérêt général.


Cela demande de réfléchir autrement le contenu du service public local, de la relation avec les citoyens.


En disant cela, je mesure le chemin à parcourir afin de ne pas accentuer la fracture.


Plus que jamais, les collectivités doivent mieux intégrer la dimension d’éducation populaire dans leur projet et leurs approches.


En effet, les meilleurs experts de la ville sont les habitants eux mêmes…à condition de le leur permettre.


La dimension environnementale est également très présente, il nous faut mieux l’accompagner.


Pour ma part, je trouve la période à la fois complexe et passionnante.


Complexe, car il n’y a pas de recettes miracles, et passionnante du fait qu’il nous faut innover et expérimenter en permanence.


Une difficulté du moment est le manque de moyen financier pour relever tous les défis devant nous, et cela aussi bien urbanistiques qu’humains.


Je suis persuadé qu’il nous faut cultiver dans une même dynamique le service public et le travail remarquable des associations.


Le présent et l’avenir est à construire à partir de ces deux piliers.


IFBLF - Selon vous, quelles sont les synergies entre le monde public et les entreprises ?

Les liens ont-ils évolué ces dernières années ?


Un autre acteur important dans les territoires est le monde économique.


Il est un partenaire indispensable, et est une réponse à leur développement.


Dans le même temps, ce dernier est très intéressé par le dynamisme local.


De mon expérience de maire, je retiens l’exigence des projets communs.


Quand une entreprise s’installe dans un territoire, elle est très intéressée d’y trouver pour les salarié.e.s des réponses concrètes en éducation, en pratiques sportives et culturelles, en mobilité…


Je n’oublierai pas la possibilité pour des habitants, notamment les jeunes de la ville de trouver des réponses en termes d’emploi, de formation, ou de stages.


Je constate à mon niveau que les relations se sont améliorées et développées.


IFBLF - Comment votre association accompagne-t-elle les élus du bloc local au quotidien ?


Notre association, qui fête ses 40 ans cette année, se veut un lieu de ressources, d’informations et d’échanges de bonnes pratiques entre les maires et l’ensemble des élu.e.s.


Elle est également un outil pour faire entendre aux décideurs - notamment gouvernementaux - les attentes des habitants, des élu.e.s, et des associations.


Ce n’est pas toujours facile mais notre détermination est rarement entamée.


Nos échanges réguliers nous renforcent dans notre détermination à faire entendre notre voix.


Les quartiers populaires, leurs habitants connaissent bien sûr de nombreuses difficultés, mais ils recèlent de beaucoup d’intelligence et de savoir-faire.


Ils sont des territoires d’expérimentation.


Comme nous le répétons régulièrement, « les banlieues ne sont pas le problème mais la solution ».


IFBLF - Quel message souhaitez-vous leur adresser ?


A travers votre magazine, je souhaite leur confirmer notre détermination dans ces périodes complexes à être à leurs côtés…mais nous avons également besoin d’eux pour nous enrichir mutuellement et peser encore plus lourd dans les débats à venir.


J’ai la conviction « chevillée en moi » que nous sommes plus forts ensemble que chacun.e. dans son coin.


Comme le disait Martin Luther King « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ».


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