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Michel LIEBGOTT, Maire de Fameck (57)

Il est nécessaire que les communes aient physiquement et concrètement la capacité d’accueillir ces dédoublements

Michel LIEBGOTT, Maire de Fameck (57)

La ville de Fameck, 15 000 habitants en Moselle, déploie depuis toujours une politique ambitieuse en matière d’équipement de ses écoles.


Outre les aides aux fournitures scolaire pour les familles, nous accompagnons les projets éducatifs de nos écoles en offrant un soutien financier et matériel.




La ville a toujours investi dans les équipements éducatifs et a ainsi doté les classes de tout le matériel nécessaire et innovant afin de contribuer au mieux à l’instruction de nos élèves.


En 2022 et 2023, la ville a décidé de doter toutes ses classes élémentaires, soit 57 classes, en tableaux numériques interactifs.


Pour ce projet, par deux fois, et sans aucune explication, notre demande de contribution au plan de relance - continuité pédagogique du Ministère de l’Education nationale a été déboutée.


Notre ville, classée en Zone de Sécurité Prioritaire et dont toutes les écoles sont classées en REP passait à travers le filet des aides de l’Etat, alors que nos voisines se voyaient gratifiées de montants pouvant couvrir jusqu’à 70 % du coût total d’équipement !


À force de relances et interpellations (préfet, sous-préfet, DASEN, Recteur), nous avons fini, lors de la troisième et dernière vague de subventions, à nous faire entendre.


Mais notre acharnement n’a pas été entendu à la hauteur de nos espoirs puisque l’aide de l’Etat s’est montée à 8,35 % du coût du projet d’équipement en ENI.


Face à cette situation, je me permets d’interpeler les services de l’Etat et le gouvernement sur le manque de lisibilité des aides, comme cela a été le cas pour celles dans le cadre du plan de relance – Continuité pédagogique.


En effet, aucun critère n’a été énoncé dans son attribution, ni aucune explication au sujet des refus successifs.


Cet état de fait est significatif du fonctionnement de la politique éducative dans notre pays où le manque de coordination et d’interaction entre l’Etat et les collectivités locales est problématique.


Pour illustrer ce propos nous pouvons également évoquer la décision du dédoublement des classes qui a été prise sans discussion et surtout sans aide financière.

Si je soutiens ce dispositif, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la méthode.


Comment permettre sa concrétisation sans accompagner les collectivités ?


Car en effet, il est nécessaire que les communes aient physiquement et concrètement la capacité d’accueillir ces dédoublements.


Cela peut engendrer, notamment en milieu urbain, la nécessité d’agrandir voire de construire une école.


La commune serait la seule à supporter ces investissements qui sont pourtant la conséquence directe d’une politique gouvernementale ?


La verticalisation des décisions et ses conséquences, notamment financières, ne devraient pas pouvoir se faire sans la concertation avec les collectivités à qui la décentralisation a donné des compétences propres.


L’obligation pour les collectivités de tenir des budgets équilibrés est un exercice particulièrement périlleux en ces temps si incertains, notamment avec les conséquences sur les prix de l’énergie du conflit russo-ukrainien.


À l’illisibilité de l’avenir ne devrait pas se rajouter une politique gouvernementale floue dans l’attribution des dotations de l’Etat.


Depuis la réforme de la taxe d’habitation, l’État détient quasiment à lui tout seul les clés des finances locales, ce qui ne facilite ni la tâche, ni la motivation des élus locaux en charge de l’avenir de leur territoire.



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