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Révolutionner la caractérisation des sols pour libérer les friches industrielles

Dernière mise à jour : 18 sept. 2023



Alexis Darmois, maire de Pont-Audemer, sur le site de l'ancienne cartonnerie

Les anciens fonciers industriels et les friches en cœur de villes représentent des défis et des opportunités pour les urbanistes et les collectivités territoriales.



Ces zones abandonnées témoignent souvent d'un passé industriel florissant, mais sont maintenant marquées par la désuétude et le déclin.




Cependant, il existe un potentiel considérable pour leur valorisation et leur réinvention, d’autant plus dans un contexte de crise de disponibilité du foncier et de lutte contre l’extension urbaine et l’artificialisation des sols.


L’objectif Zéro Artificialisation Nette, inscrit dans le Plan Biodiversité (2018), et la Loi ELAN (2018), préconisent et encouragent le développement de projets locaux d’intensification urbaine pour éviter d’occuper de nouveaux espaces naturels.


Un Fonds Friches a été déployé en ce sens en 2020 puis reconduit deux années de suite, pour un montant global de 750 millions d’euros. Ce fonds a, depuis, été pérennisé via le Fonds Vert pour un montant de 350 millions d’euros répartis sur 4 ans.


L’objectif est de financer les travaux de dépollution d’anciens sites industriels en vue d’une réhabilitation.


La réhabilitation des fonciers dégradés en quartiers résidentiels, en espaces commerciaux ou encore en zones culturelles offre une occasion unique de préserver les espaces naturels tout en répondant aux besoins actuels d’aménagement.


Pour entreprendre de tels projets d’aménagement, un long travail de diagnostic est nécessaire, avant de débuter une réhabilitation.

Cette étape va aider à déterminer la nature du projet envisagé et les coûts des travaux associés.


Cependant, les méthodes actuelles sont généralement longues et laborieuses.

En raison d’un manque d’informations précises et représentatives sur les sols, les risques d’erreurs sont importants.


Entraînant ainsi une grande variabilité des coûts et des délais de ces chantiers.


C’est de ce constat que Tellux est née.


Fondée en 2019 en Normandie par Antonin Van Exem à la suite de son doctorat en géologie, Tellux est une start-up spécialisée dans le développement d’outils de caractérisation des sols par imagerie hyperspectrale et intelligence artificielle.


Son innovation brevetée, l’HyperLab, permet des analyses de sols multi-paramètres, rapides, sur site et en haute résolution, afin de maîtriser et diminuer les coûts et les délais des chantiers de dépollution.


Cet outil mesure 1 Go de données par minute d’acquisition, ce qui lui permet de fournir une quantité d’informations et une précision inégalable.


Tellux développe une gamme de produits et services adaptés aux différentes étapes des grands chantiers de dépollution.

Elle développe actuellement une machine de tri de terre.


Reposant également sur les technologies d’imagerie hyperspectrale et d’intelligence artificielle, l’instrument automatisera le tri des déblais en temps réel et permettra de réduire les coûts et d’optimiser les chantiers de dépollution.


À ce jour, la jeune entreprise a collaboré avec différents types d’acteurs.


Des industriels, mais aussi des collectivités territoriales dans le cadre de différents besoins.


La Métropole de Rouen, le Parc régional des Boucles de la Seine ou encore l’EPF Normandie sont quelques clients avec lesquels la start-up a déjà pu travailler.


Dernièrement, c’est la ville de Pont-Audemer (Eure) qui a fait appel à Tellux pour l’accompagner dans son projet d’aménagement et caractériser un ancien site industriel.


Éligible au Fonds Friches octroyé par l’Etat, la ville de 10 000 habitants a décidé de démarrer d’importants travaux de réhabilitation de la friche de l’ancienne Cartonnerie, à proximité du centre-ville.


L’objectif étant d’y construire un nouveau quartier résidentiel et professionnel le long de la Risle.


Le Maire de la commune, Alexis Darmois, remercie tout d’abord l’Etat car il a permis, avec l’octroi du Fonds Friche, de débloquer une situation figée depuis plusieurs années.


Le premier édile indique qu’il « a missionné l’entreprise Tellux et sa technologie pour avoir des réponses concrètes et rapides sur la localisation et la nature des pollutions situées sur la friche ».

Ce niveau de précision doit permettre d’adapter la programmation et de dépolluer seulement « les endroits nécessaires » précise Alexis Darmois. In fine, cette connaissance doit permettre « de réduire le coût de dépollution notamment en limitant les terres excavées et par conséquent les transports et le traitement liés à ces excavations ».


Le Maire précise qu’il « attend beaucoup de cette mission car elle est la base d’une optimisation de la dépollution du site et de la création d’un nouveau quartier dans notre commune » en précisant qu’ « à l’heure du zéro artificialisation nette ces terres représentent des opportunités foncières à condition que les moyens dédiés soient pérennes et significatifs. »


Ainsi, la mission de Tellux pour ce projet, est de réaliser un diagnostic de sol de cette friche industrielle en cœur de ville.


Tellux prévoit de réaliser une campagne de 30 sondages par carottage sur le site et de procéder à une analyse physique et chimique des matériaux collectés permettant d’identifier et de localiser précisément la pollution dans les sols.


Les carottages passeront sous l'œil de la caméra hyperspectrale durant les mois de juin à juillet 2023.






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