Après avoir redoré son image par sa campagne « Métamorph’Ose », qui lui a valu le trophée de la communication pour l’édition 2022 des Trophées des Territoires, la Ville de Lunel, située dans l’Hérault, s’est attaquée au grand défi de la sécheresse annoncée dans le monde et, plus particulièrement, sur son territoire.
Fidèle à sa vision et à ses actions marquées par l’audace, Pierre Soujol, le maire de la collectivité, a « osé », une fois de plus, en se lançant dans un projet ambitieux de production d’eau à partir du recyclage des eaux usées produites par les résidents de la commune.
Sur la lancée du ton décalé de sa campagne « Lunel Ose ! Réouverture des Maisons Closes », en référence à son projet de réhabilitation des bâtiments et de réouverture des commerces fermés, Pierre Soujol et ses équipes n’hésitent pas à bousculer, à nouveau, les mentalités en explorant la question provocatrice « peut-on boire l’eau que l’on pisse ? ».
Techniquement, cela semble possible, mais Benoît Gillmann, le président-fondateur de la société lunelloise Bio UV, impliquée dans le projet de la station d’épuration de la commune, précise que la loi l’interdit en France.
Ce qui n’empêche pas d’avoir une eau de qualité, après recyclage, pour la baignade, l’irrigation des champs ou encore l’alimentation des chasses d’eau des toilettes publiques.
C’est ainsi que Lunel a entrepris d’installer un dispositif de traitement poussé permettant de réutiliser l'eau.
Il s’agit d’un système de traitement de l'eau par ultraviolets à sa station d'épuration pour produire de l’eau recyclée et répondre aux différents usages non-alimentaires.
Quand on sait qu’en France, moins de 1% de l’eau consommée est réutilisée, on comprend alors cette richesse inexploitée visée par la Ville de Lunel.
Pour Pierre Soujol, « il faut absolument économiser l’eau car dans le futur ce sera l’or transparent ».
Le projet de rénovation de la station d’épuration de la commune est évalué à plus de 13 millions d’euros, mais pour anticiper le futur, le jeu en vaut la chandelle.
Jusqu’à présent, l'eau potable envoyée dans nos robinets rejoint la station d'épuration où elle est traitée puis rejetée. Le but du projet ambitieux de Lunel est de rompre avec ce système.
L’idée étant de se brancher à la sortie des différents bassins de la station d'épuration communale.
Une usine est en pleine rénovation et agrandissement depuis plus d'un an et c'est à cette occasion qu'a été retenue la solution de désinfection aux ultraviolets de l'entreprise lunelloise Bio-UV.
L’eau c’est la vie ! Pour Lunel, la production de l’eau à partir des eaux usées aura un impact économique, social et environnemental considérable pour le territoire et ses habitants.
Elle permettra non seulement de faire face aux défis du réchauffement climatique et de lutter contre la sécheresse, mais aussi de préserver l’environnement et les espaces verts, de développer la biodiversité et les activités agricoles bien au-delà des capacités de résilience de la commune.
Avec cette installation, la Ville de Lunel espère être précurseur en France et montrer la voie de solutions potentielles non encore « osées » pour faire face aux défis climatiques et environnementaux qui se profilent pour nos territoires.
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